Illégitime – comment se réapproprier son histoire familiale
La généalogie est aussi un indispensable point de départ pour aborder l’histoire familiale. Cette démarche s’inscrit dès lors dans une recherche de sens qui dépasse le cadre de la généalogie. Elle devient le moyen de lever le voile sur des moments-clés de l’histoire familiale pour mieux les comprendre et parfois les conjurer. Dans son film documentaire Illégitime (2013), la réalisatrice valaisanne Anne Theurillat retrace ainsi le destin de sa propre famille en s’appuyant sur des archives léguées par sa mère. Ces documents sont le déclencheur d’une enquête qui permet à la réalisatrice de «confronter l’objectivité des traces écrites à la subjectivité des légendes familiales», tandis que le roman familial se fait et se défait au rythme des secrets peu à peu révélés. Mais, selon Anne Theurillat, «[ce] n’est pas seulement le secret mais aussi ses conséquences et son pouvoir à l’œuvre à travers les générations qui constituent la thématique du film». Prenant appui sur une recherche généalogique, Illégitime questionne des thématiques diverses: «relation» entre la haute société et ses bâtards, condition féminine des montagnardes du Haut-Valais, mémoire et transmission des secrets familiaux.